LES AMES SANS AMANTS:
Nos cauchemars n’ont plus
La beauté de nos excès,
Les angoisses se coulent
Le long de nos veines
Comme des serpents affamés
De souvenirs et de ruines ;
Nos yeux, comme des étoiles
Se noient dans l’or sombre
Des alcools chauds et amers.
Comment tromper la nuit ?
Comment s’enfuir encore
Si le soleil se tait ?
Qui donc allons-nous prier
Pour qu’enfin les symboles
Révèlent leur lumière ?
Drogués par les paroles,
Les douces illusions
D’un quelconque avenir,
Risquer encore un pas
Comme pour une dernière danse
Aux lisières d’un peut-être ;
Nos cœurs comme des pétales
Se fanent dans les brumes grises
Des fêtes sans sommeil.
Comment tromper cette nuit ?
Comment s’enfuir encore
Si Dieu ne répond pas ?
Qui donc pourrons-nous aimer
Si le reflet lui-même
S’enivre de lucidité ?
Mars 2006