Melmoth, l'homme errant de Charles Robert Maturin
Commentaire d'Amazon:
Immense récit (1820) que beaucoup s'accordent à classer comme le chef-d'oeuvre du roman noir, le plaçant au-dessus des oeuvres de Radcliffe et de Lewis qui demeurent les grands jalons de ce genre appelé aussi gothique. Sur le thème faustien du pacte avec le diable, le romancier irlandais a construit un immense cauchemar terrifiant et baroque tant par la succession incessante de scènes d'horreur que par le raffinement, d'avance digne d'Edgar Poe, avec lequel il les décrit.
Commentaire d'un lecteur:
"Avant d'être l'histoire de Méphistophélès, du serviteur de Lucifer, Melmoth est le roman épique des commencements de l'humanisme contemporain : 1820, une date-clé pour le roman et pour l'esprit. Melmoth est l'Homme errant, l'homme dont l'errance est marquée du sceau de Caïn, non pas un démon ou un serviteur cynique du démon, mais un homme en proie à son immortalité. Impossible pour l'homme de rompre son pacte avec le passé qui fut le sien : Melmoth fut d'abord le compagnon d'un héros de l'occultisme- à qui Gustav Meyrink, par ailleurs, consacra son roman l'Ange à la Fenêtre d'Occident.
Il est vrai que l'on n'entre pas dans Melmoth sans s'attendre à rencontrer le double, l'Adversaire, contre lequel il était vain, au début du XIXème siècle, de se battre. Puisque l'Adversaire y était plutôt l'allié de la conscience prométhéene, faustienne, l'allié de l'homme "industrieux", opiniâtrement industrieux, enchaîné par le démon de son irrésistible ascension vers la connaissance de la matière, des particules, de l'énergie électrique, de la démesure. Bien entendu, Melmoth est un roman contemporain, et bien que ce soit par la métaphore du pouvoir de l'Eglise que son auteur dénonce l'emprise démoniaque du désir de puissance, la mise en garde n'en est que plus efficace. "
Bref, celui-là, il est incontournable!