HEURE D'APRES-REVE
Une nuit de plus,
Une encore
Dans la prison de ton miroir
A regarder la ville
Se tapir sous les nuages.
Les voitures défilent en un long cortège qui s’asphyxie lentement ;
Un poumon à l’agonie qui ne sait plus
Quel ciel respirer ;
Au bout des vallées de bitume,
Les navires aux voiles de sel,
Les navires au parfum d’horizon…
Mais comment franchir la lumière ?
Si je devais m’éteindre,
Porterais-tu la torche, à m’en faire marcher sur les eaux ?
J’ai peur, peur de me noyer dans cette vie,
Peur de me noyer dans la mort
L âge des chevaliers est révolu, voici venu le temps des bêtes.
Sous la pluie acide des néons,
Je regarde ton ombre,
Je la regarde car je ne sais pas,
J’attends un signe mais rien ne vient ;
Nos anges gardiens se sont figés
Dans le béton des nouveaux temples.
Allons, c’est pourtant bien du sable
Qui glisse entre mes doigts,
Ce sont bien des fleurs
Qui murmurent sur l’écran…
La nuit se meurt
Pour s’être trahie elle-même,
La ville n’est qu’un gigantesque miroir
Où je m’endors une fois de plus
A attendre la fin du silence ;
Répondre, oui, répondre
Mais à qui, à quoi ?
Nous nous bâtissons des utopies
Pour empêcher nos rêves de vivre…
Décembre 2005 / Janvier 2006