Lécher le sang et les cendres
Le sang des plaies ouvertes
Et les cendres d’un espoir brûlé
Plus aucune souvenance d’un passé tortueux
Plus aucun signe de celle que je fus un jour, une vie
Tournent les pages du sombre grimoire
Les formules d’oubli ne servent plus
Masquer les choses est vain, creux comme mon âme
Lécher le sang et les cendres
S’en recouvrir le visage en signe de deuil
Si jamais j’ai cru en d’autres
Ce ne fut que pour accentuer ma propre déchéance
Pour croire une dernière fois aux non dits du passé
Accroître les songes, les tendres rêveries
S’autoriser enfin à aimer ce reflet dans le miroir
Regarder derrière soi et rire de ce qu’on voit
Laisser les sons cristallins de l’enfance reprendre le dessus
Lécher le sang et les cendres
Le sang pour guérir ses plaies
Les cendres pour effacer les peines
Attendre l’aube et le renouveau
Savourer les chants de liesses à venir
Car à tout jamais tout est scellé
Les plaies ont cicatrisé
Les cendres ne sont plus
Restent les rires des enfants
Et l’aube nouvelle teintant d’ambre un futur béni des Dieux.
19.09.2006
21h01