LA FOLLE :
La Folle
Fixe les courbes sinueuses
De la poussière
Qui s’agite le long des routes
Car qui d’autre, sinon elle,
A ce reflet nacré
Dans le regard,
Un éclat de perle
Qu’elle n’a jamais goûté.
La Folle
Aime le son de la pluie
Glissant doucement
Sur la chaleur de sa peau
Car qui d’autre, sinon elle,
Sait parler
Aux arcs-en-ciel
A l’aube
Après les nuits d’orage.
Mais comme elle est loin, la mer,
Et comme il est beau ce ciel
Que je fixe en même temps qu’elle
Alors que nos couleurs ne sont pas les mêmes.
La Folle
Connaît le secret des vents,
Ces vents du bout du monde
Chargés de chant et de parfums
Car qui d’autre, sinon elle,
Est aimée des anges
Qui savent sans le dire
Qui veillent
Sans le montrer.
La Folle
Dessine avec les nuages
Des images pour les gens
Et s’oublie parfois
Car qui d’autre, sinon elle,
A les mots qui rient
Dans la bouche,
Le pouvoir d’allumer
Une étoile là-bas au loin.
Mais comme il fait froid ici,
Et comme c’est petit un œil
Pour fixer un seul ciel
Dont les couleurs ne sont pas les mêmes.
La Folle
A le regard triste parfois,
Peut-être car elle n’est pas si folle
Ou que je ne suis pas là
Pour lui tenir la main
Sauf quand nos yeux
Regardent enfin le ciel,
Et qu’importent les couleurs,
S’il garde la même profondeur !
Décembre 2005