Carl Orff - Trionfi (Théâtre musical)

'Trionfi', chef d'oeuvre de Carl Orff, est en fait le regroupement sous un même nom de trois cantates scéniques dont la plus célèbre est bien évidemment 'Carmina Burana'. Les deux suivants sont chronologiquement 'Catulli Carmina' et 'Trionfo di Afrodite'.

Un petit extrait du livret de présentation :

'Carmina Burana' (i.e. : Chants de Beuern) ont pris naissance dans les années 1935/36. Il s'agit d'une suite de chants profanes pour voix solistes et choeur avec accompagnement d'orchestre et représentés sur scène. Orff avait trouvé les poèmes dans un recueil de chants dans un monastère. Le manuscrit date environ de 1300 et fut imprimé pour la première fois en 1847. Les chansons latines, allemandes et françaises moralistes et satiriques critiquent les fautes de l'Etat et de l'Eglise, réprimandent l'éducation et protestent contre la puissance d'argent, la décadence de la conscience et des moeurs ; il y a aussi des chansons de danse et érotiques qui chantent l'amour et la nature et, finalement, des chansons de vagabonds, de pauvres étudiants et moines faisant l'éloge libertin de la boisson, du manger et des jeux. La forme dominante de la cantate est une chanson strophique à une voix chantée à l'unisson et accompagnée par un grand orchestre qui, ici, n'est pas encore réduit à la percussion comme ce sera le cas des oeuvres postérieures d'Orff.

La seconde cantate du cycle appelée 'Catulli Carmina' (i. e. : les chansons de Catulle) a pris naissance 7 ans plus tard en 1943 dans laquelle Carl Orff employa les vers du poète romain Gaius Valerius Catulle (87 - 54 av. JC). La sélection des vers suit l'histoire de Catulle depuis sa première passion amoureuse, sa déception, sa jalousie, sa trahison jusqu'à sa résignation finale de l'amour de la belle mais infidèle Lesbie. L'action est exprimée sur la scène par le ballet pantomime. Les vers , chantés par le tenor et le choeur, sont encadrés par des chants chorals avec accompagnement de 4 pianos et de percussion. Symptomatique pour cette oeuvre est la tension expressive résultant de l'opposition du dramatique extatique et du lyrisme pur.

La troisème partie du tryptique scénique s'appelle 'Trionfo di Afrodite' (i. e. : Triomphe d'Aphrodite) et date de 1950/51. Le compositeur y utilisa les vers de Gaius Valerius Catulle, ceux de la poétesse grecque Sappho et, au finale de la cantate, le texte de Philoctète d'Euripide. Les vers sont chnatés dans la langue originale de sorte que la combinaison du latin et du grec produit un singulier charme comme si l'esprit de l'antiquité était réssuscité. Le tout de la cantate représente la cérémonie des noces. Le titre de cette cantate et du cycle entier ('Trionfi') dérive du cortège solennel des masques de la Renaissance italienne lorsque sur des places furent données des représentations lyriques avec des personnages allégoriques des déesses Fortuna et Vénus (Aphrodite). Dans l'Aphrodite, oeuvre culminante du cycle, dont le sous-titre est "concerto scénique", un grand orchestre symphonique, des choeurs et des solistes sont mis en oeuvre. L'action est représentée sur la scène par la danse et la pantomime auxquelles l'action chargée de la cantate donne généreuse occasion. A la différence des deux cantates précédentes, la composante musicale de cette oeuvre hymnique est beaucoup plus riche et décorative. Ceci se manifeste par une plus grande participation de l'orcheste, et surout par l'attention que le compositeur prête à la ligne vocale qui tout en conservant la manière de la déclamation rythmisée orffienne s'évolue plus souvent et avec plus de verve en mélismes ornementaux.


En résumé, pour les amateurs de 'Carmina Burana', je vous conseille plus que fortement de jeter une oreille sur la suite qui a de très fortes chances de séduire (ce qui est mon cas ^^)...

ah mais ils ont ça à ma BU, en plus d'Arvo Part!! je pense que j'écouterai ça pendant les vacances, ça me détendra dans mes révisions!